Blog personnel dédié aux esprits libres qui verront, peut être, le jour en Algérie.
vendredi 17 mai 2019
10.05.2019
Cinquième jour de jeûne, il fait chaud, on transpire, on a soif, envie
de fumer une clope et prendre un café. Bref, le mois sacré est de
retour, puisse Dieu gratifier les croyants pour leur endurance et leur
ténacité. Le prêche du Vendredi terminé, sous un soleil de plomb, je me
dirige vers la Grande Poste en passant par Hassiba, tâtant par cette
occasion le 12 ême acte de la révolté populaire. Moins de monde que les
fois précédentes, c'est logique, avec cette chaleur et le jeûne surtout,
il fallait vraiment avoir la niac pour y assister; depuis le 11 ême
acte le 'trio infernal' était tombé à savoir Saïd Bouteflika, le général
Toufik, et le général Tartag...le parrain et les deux bourreaux de la
décennie rouge, jugées au tribunal militaire de Blida, avec
retransmission sur l'ENTV, rien que ça, incarcéré pour complots contre
l'état et l'institution militaire de manière très expéditive, l'herbe
était coupé sous la foule de protestataires qui réclamaient la tête de
'Saïd', la justice de la junte militaire avait fait du bon travail; pour
ce qui est des millions de disparus, volés, et spoliés de leurs biens,
ça attendra. A présent le foule réclamait Gaïd Salah, c'est logique, il
était le pilier de Bouteflika dans la hiérarchie militaire et était
connu pour être un personnage corrompu et tyrannique. Le hic est que ce
'coup d'état', qui prétendait être au service du peuple et non au
service des généraux en faisait son hémisphère et son instigateur. Les
généraux en Algérie détenaient la quasi totalité des richesses et des
leviers de pouvoirs, depuis la décennie rouge -par leur mafia
politco-financière, leurs usines, et surtout par le GIA. Le citoyen
lambda était semblable à un plancton, écrasé par le système du matin au
soir, pourchassé par les cercles mafieux et leurs racaille, harcelé par
le FLN et ses milices, hanté par les services secrets et leurs démons
-les agents de l'ex DRS étaient friands de mercure rouge, ils se
l'arrachaient chez les dealers au prix fort, pour des rituels
sataniques, je suppose. son seul exutoire -au citoyen- était ces marches
du Vendredi, mais hélas, il n'y avait aucune structure ou presque, les
banderoles qui auraient pu faire place aux tractes et à l'engagement
physique des marcheurs, comme ce fut le cas dans les années 90 avec le
FIS -qui ont pu arracheré les mairies et le scrutin à la junte de par
leur unité n'a pas été fait, une situation étrange, mais compréhensible
après dix ans d'interdiction de rue par le régime, le subjectif régnait,
amplifié par les réseaux sociaux, chacun était son propre héros,
rejetant le plus souvent l'autre, et pire que tout les radicalités
existentiels qui essayaient d'émerger du tas. Le pays était donc vendu
en pâture; Emiratis par ci, Européens ou Américains par là, masse
confuse semblable aux philippins, aux amer-indiens ou au antillées
français. L'importation avait repris, les barrons de l'import-export
s'engraissaient à n'en plus pouvoir dans ce paradis fiscal qu'est
l'Algérie pour eux, l'enfer pour les autres.
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