vendredi 17 mai 2019

24.04.2019

Pas d'hystérie collective ni de scène de pillage incendiaire depuis le 22 février, certes des têtes étaient tombés -et pas des moindres. Le quotidien restait le même, un stoïcisme automobile atomique, le brou ara de la rue et ses marchands, le bruit des moteurs, la poussière, la saleté, la grossièreté..EL KIYADA dans leurs voitures blindés un motard en tête déchiraient cette musique de temps à autre.
La société Algéroise est la technique Heideggerienne poussé à son paroxysme les classes s'auto-explose entre elles: les barbus et les pouffiasses, la racaille et les bourgeois.. le peuple et l'administration. Un étiage satanique qui poussait certains à la maison , d'autres à la dépression, pire encore.
Boutef était tombé d'autres noms l'ont suivi Haddad, Belaiz, Zoukh, Rebrab, Kouninef..des gens que le commun des Algérois prenait pour des Dieux de par leur statut, leurs fortune et surtout par le limogeage du général Toufik, le DRS avec lui,  faisant ainsi croire que le clan présidentiel avait supplanté les tout puissant services secrets, ses courtisans avec lui. Mais on voit bien aujourd'hui que c'est faux, que c'est l'armée qui a toujours tenu les rênes du pouvoir, et ce coup d’état de Gaid Salah, est là pour le prouver.
Le plus tragique dans tout ça, c'est qu'il n'y a pas d'élite pour prendre le relais, les intellectuels d'avant la décennie rouge sont morts assassinés ou angoissés; les islamistes n'ont pu gagner les soutiens extérieurs qui leurs auraient permis de faire contre poids à la propagande officiel et ont été corrompus; la fuite des cerveaux, le saroukh, et les jeans taille basse ont ruiné l'actuel génération. On assiste à une tribalisation de la société, les gens sont devenus leurs comptes facebook, leurs émission télé préférés, leurs codes linguistiques ou vestimentaires..d'où la difficulté de voir émerger une classe dirigeante ou révolutionnaire. Les gens se soucient bien moins de leurs congénères, que de leurs propres petites personnes et les gratifications virtuels qu'ils dévorent sans cesse. Je pense à ce jeune Ramzi Yetto mort sous les matraque des policiers à Tafourah la marche du 12/04/2019 qui n'avait pas fait couler beaucoup d'encre dans la presse qui l'ont vite classé comme fait divers, ni même et surtout dans les réseaux sociaux ou chacun veut devenir populaire en étant comique, en se foutant des autres.


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